Ne nous laissons pas endormir

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Il y a maintenant trois mois que les Français ont élu un nouveau président de la république, François Hollande. Ils lui ont donné, depuis, une majorité à l’Assemblée nationale. Alors que la première session de cette nouvelle législature vient de s’achever, que pouvons-nous retenir ?

On peut tout d’abord remarquer que le nouveau pouvoir a repris la vieille recette socialiste qui consiste à s’accaparer les mots, plutôt que d’avancer concrètement sur le fond. On a ainsi vu apparaître dans l’intitulé même des ministères, les notions de “redressement productif”, de “réussite éducative” ou “d’égalité des territoires”. Décidément, les socialistes croient encore changer le monde en changeant les mots…

Dans le même esprit, on a vu le président de la république et le premier ministre tenter de faire une OPA sur les termes de croissance, de justice ou de dialogue social. Comme si la gauche en avait le monopole… tout cela est caricatural… Ne nous laissons pas endormir car, ce qui compte, ce sont les avancées concrètes.

Malheureusement, les avancées concrètes sont quasi inexistantes.

En effet, malgré la gravité de la situation financière et économique au niveau international, et malgré les difficultés budgétaires de notre pays, François Hollande repousse les réformes. Il a ainsi annoncé plus d’une dizaine de concertations, consultations, rapports d’experts, groupes de travail. Ainsi, les premières décisions n’interviendront pas, au mieux, avant 2013, alors qu’il y a des urgences ! Et alors que l’Assemblée nationale n’a examiné aucun texte emblématique qui aurait pu marquer le début de ce mandat, nous enregistrons les reports de réformes annoncées pendant la campagne électorale : la réforme fiscale, la loi d’assainissement des activités bancaires, le doublement du plafond du livret A, etc. Pour l’heure, la politique de l’Élysée n’est que tactique, elle se déploie avant de terre : le président tient son camp, occupe les partenaires sociaux et endort l’opinion. Comme si François Hollande voulait renouer avec la recette qui avait fait le “succès” des prédécesseurs de Nicolas Sarkozy : durer par l’inaction !…

On reste d’ailleurs frappé par la persistance de François Hollande à ne se définir que par rapport à ses prédécesseurs : son admiration béate pour François Mitterrand, sa complicité corrézienne avec Jacques Chirac et son rejet obsessionnel de Nicolas Sarkozy. L’impression dominante est que l’ombre de ses prédécesseurs, et notamment du dernier, est encore très présente chez François Hollande. En effet, l’annonce des premières réformes se révèle surtout un détricotage du sarkozysme. En réalité, tout cela nous renvoie au seul ciment qui unit la majorité issue des urnes le 6 mai dernier : c’est encore et toujours l’anti-sarkozysme !

Or, ce qui compte aujourd’hui, ce n’est pas de mener une politique qui se définirait seulement comme l’opposé de ce qui a été fait pendant les cinq dernières années, mais bien de décider ce qu’il faut vraiment réaliser pour les cinq prochaines années.

(à suivre)

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